Manuel Dorrego fut un militaire et homme politique
argentin, un des principaux partisans du fédéralisme au sein des Provinces Unies du Río de la Plata, au cours de la première moitié du
XIXe siècle. Il naquit le
11 juin 1787 à
Buenos Aires. Fils du commerçant portugais, José Antonio do Rego et de son épouse María de la Ascensión Salas, il était le cadet de cinq frères. En 1803 il entra au Real Colegio de San Carlos.
Il se distinga comme militaire en s'enrôlant dans l'Armée du Nord dirigée par Manuel Belgrano. Malgré sa valeur, il eut des problèmes pour indiscipline. Ainsi San Martín le punit pour avoir manqué de respect à Belgrano, ce qui lui valut de ne pouvoir participer aux dernières batailles. C'était l'époque où le Libertador marchait sur le Chili à la tête de l'Armée des Andes.
Lorsque débuta ouvertement le conflit entre fédéralistes et unitaires, il était sous les ordres du Directoire (unitaire) luttant contre les caudillos ou chefs de guerre fédéralistes, battant initialement Fernando Otorgués à Marmarajá le 14 octobre 1814. Peu après il fut battu par un des lieutenants de ce dernier, Fructuoso Rivera à la Bataille de Guayabos, le 10 janvier 1815. La participation au conflit qui affectait les Provinces Unies du Río de la Plata, cependant, le fit se rapprocher des idées de José Gervasio Artigas. Son adhésion au fédéralisme se transforma en pleine conviction lorsqu'il dut s'exiler brièvement aux États-Unis.
Ainsi en 1824 il est remarqué pour ses idées fédéralistes à Buenos Aires (quelque chose de fort inhabituel dans cette ville à l'époque), proposant l'autonomie de Buenos Aires dans d'égales conditions que les autres provinces du pays. Dorrego, à la différence des unitaires de la cité, incarnait les intérêts de la population des gaúchos de la province. Il était donc opposé à la politique centraliste du président Bernardino Rivadavia.
A la fin de 1824 il fut un des principaux promoteurs de la campagne de libération des Treinta y Tres Orientales.
Il fut élu représentant de la province de Santiago del Estero au premier Congrès National Argentin. Par ses discours, il eut une forte influence sur la crise qui culmina avec la démission de Rivadavia de la présidence de la Nation.
Peu après, il fut élu gouverneur de Buenos Aires, en août 1827. Peu auparavant un traité de paix avait été signé par l'envoyé de Rivadavia, Manuel García, avec le Brésil. Ce traité qui transformait de façon surprenante les victoires militaires argentines en une victoire diplomatique du Brésil, fut un héritage que Dorrego essaya de surmonter. Pour celà, en tant que gouvernant principal des Provinces Unies, il tenta de terminer rapidement la guerre argentino-brésilienne par des opérations audacieuses.
Pour ce faire, il envoya le gouverneur de Santa Fe, Estanislao López, pour la libération des Missions Orientales en vue de déloger les Brésiliens, établis à Porto Alegre. De même il parvint à ce qu'un mercenaire allemand du nom de Friedrich Bauer cesse d'être au service du Brésil et tente de créer une république dans le Santa Catarina.
Dorrego entra aussi en contact avec les principaux leaders du Rio Grande do Sul brésilien Bento Gonçalves da Silva et Bento Manuel Riveiro pour qu'ils créent une République de San Pedro del Río Grande. Mais la pression anglaise, exercée directement par l'envoyé Lord Ponsonby et des actions directes de vaisseaux militaires du Royaume-Uni contre des bateaux argentins, obligea Dorrego à accepter une grande partie de ce qui avait été auparavant signé par García, avec ceci en plus : la création et, donc, la perte de la République Orientale de l'Uruguay. Cette perte facilita une conspiration de la part des unitaires. Dorrego fut déposé et capturé par Juan Lavalle, qui sommairement et sans procès le fit fusiller à Navarro le 13 décembre 1828.
Références
Voir aussi
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